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Banques: des milliers de salariés défilent pour leur
convention collective Mardi 30 Novembre 1999 - 14h04 heure de Paris
PARIS (AFP) - Des
milliers de salariés de la banque (15 à 20.000 selon les
syndicats) ont défilé mardi à Paris, en une manifestation
d'une ampleur jamais atteinte depuis des années, pour réclamer
"une convention collective digne de ce nom".
Cette journée de grève et de manifestations est organisée
par les cinq fédérations syndicales (CGT, FO, CFDT, CFTC,
SNB-CGC) pour peser sur l'Association française des banques
(AFB, patronat), qui a dénoncé l'ancienne convention en
février 1998, et avec laquelle elles négocient actuellement un
nouveau texte.
"Convention collective, légitime défense", proclamait la
banderole de tête, suivie par les secrétaires généraux des
cinq fédérations et d'un orchestre de jazz professionnel.
Derrière, défilaient des milliers de manifestants, venus de
toutes les régions de France, y compris la Corse, et issus de
tous les établissements bancaires dépendants de l'AFB.
Scandant des slogans pour "la défense des acquis", les
manifestants lançaient des concerts de huées en passant sous
les fenêtres des sièges des grandes banques ou devant des
agences bancaires.
"Tous les acquis foutent le camp, le patronat veut tout
remettre à plat et nous manger à une sauce particulièrement
indigeste", a expliqué à l'AFP un salarié venu de Bretagne.
Pour une employée d'une banque portugaise, il faut "se
battre pour conserver nos droits, pour lesquels les anciens se
sont battus, et dont nos successeurs devront aussi
bénéficier". "On ne veut pas revenir 20 ans en arrière".
Dans le cortège, les secrétaires généraux de la CFTC et de
FO, Alain Deleu et Marc Blondel, ont chacun de leur côté
estimé que la lutte autour de la convention collective de la
banque était "particulièrement symbolique", devant un patronat
qui prétend "refonder le paritarisme".
En tête de manifestation, les responsables syndicaux ne
cachaient pas leur satisfaction devant l'ampleur de la
manifestation, en soulignant que des cortèges régionaux
avaient aussi rassemblé plusieurs milliers de personnes à
Toulouse, Bordeaux, Marseille ou Strasbourg.
"La grève est aussi très suivie dans tous les réseaux", ont
indiqué les syndicalistes, selon lesquels "de nombreux
guichets sont fermés, ou ne fonctionnent qu'avec des effectifs
très réduits".
Alors que le cortège se dirigeait vers la Place de la
République, une délégation devait être reçue à l'AFB, rue
Lafayette (9è), où le défilé devait s'achever dans
l'après-midi.
D'ores et déjà, la CFDT souhaitait appeler à une
reconduction nationale du mouvement. En revanche, FO et la CGT
préféraient faire d'abord le point sur la mobilisation, en fin
de journée, tandis que la CFTC et le SNB-CGC excluaient une
poursuite immédiate de l'action en cours, afin de privilégier
la négociation.
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