LE QUOTIDIEN

La banque sauve sa convention

Les cinq syndicats de la branche ont signé le texte in extremis, hier soir.

Par N.P. (AVEC AFP)

Le mardi 11 janvier 2000

 


THIERRY DUDOIT
Manifestation pour les 35 heures de salariés de la banque, à Paris, le 3 décembre 1998.
Les 230 000 salariés des banques peuvent souffler. Leur convention collective est sauvée. De justesse. Alors qu'expirait, hier, le délai au-delà duquel leur convention collective était déclarée caduque, un accord est intervenu vers 20 heures entre le patronat et les cinq syndicats de la banque. Comme un seul homme, toutes les organisations salariées, pour une fois d'accord, ont apposé leur signature au texte longuement débattu avec le patronat. Si aucun syndicat n'avait signé, c'est le code du travail, complété par un protocole social établi unilatéralement par le patronat, qui aurait été appliqué.

Demi-surprise. La menace était réelle pour les salariés des banques adhérentes de l'AFB (Association française des banques) et des banques populaires, qui n'ont eu de cesse ces derniers mois de mener des actions pour tenter d'infléchir la position patronale. Leur signature n'est cependant qu'une demi-surprise. Déjà, depuis quelques jours, on les sentait prêts à prendre le stylo. Mardi, avant même de consulter largement le personnel, la commission exécutive de la CGT banque, fait exceptionnel, avait annoncé qu'elle approuvait le texte.

La même semaine, les cadres de la SNB-CGC et la CFTC avaient aussi émis un avis favorable. Restait à connaître la position de la CFDT et de FO, qui déclaraient réserver leur réponse jusqu'à l'expiration du délai.

Voilà donc qui est fait. La logique unitaire, qui a prévalu tout au long des négociations avec l'objectif «on signe à cinq ou pas du tout», est donc préservé. Les syndicats font valoir que ce texte, «très inférieur à l'ancienne convention» (dénoncée par l'AFB en février 1998), est malgré tout «très supérieur à ce que proposait le patronat au début des négociations, et supérieur à la plupart des conventions collectives du privé».

Texte modernisé. La nouvelle convention modernise l'ancien texte sur certains de ses aspects, comme les classifications, au regard des évolutions importantes qu'a connues le métier, et revoit à la baisse de nombreux avantages acquis, comme certains jours de congés pour circonstances familiales. Mais c'est sur les questions salariales que se sont cristallisées les discussions les plus chaudes. Surtout dans un contexte de passage aux 35 heures.



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